La dernière séance du Conseil Communal fut, au regard de notre expérience, un peu…extraordinaire.


Conseil communal (un peu) extraordinaire en ce 10 février 2015…. Mme Galant, Ministre de la Mobilité, chargée de Belgocontrol et de la SNCB, bourgmestre empêchée, présidente de l’assemblée, « invitée » permanente aux séances du collège communal (reportage Télé MB du 5/11/2014) préside la séance…

A ce stade, il est assez amusant de relire les propos de M. Crucke à propos de ce genre de cumul.

« On est bourgmestre ou on ne l’est pas, s’insurge Jean-Luc Crucke, député wallon MR. Cela doit être clarifié ! Je peux comprendre qu’on soit bourgmestre en congé le temps de son mandat ministériel, et qu’on retrouve le maïorat à la fin de celui-ci. Mais les systèmes abracadabrants qu’on connaît aujourd’hui détournent l’esprit de la loi. Certains entretiennent le flou pour des raisons de prestige, pour rester le big boss dans leur commune. Moi, j’estime qu’Elio Di Rupo n’a plus rien à faire dans la gestion de Mons. Il doit choisir : bourgmestre ou Premier ministre. La césure doit être complète. » (Source levif.be, du 28/09/12)

La position d’Ecolo est, elle, on ne peut plus claire et partagée par l’ensemble de ses membres.

« Bourgmestre en titre, ça veut dire quoi ? Cela veut dire que, de manière occulte, on est toujours là. Ce glissement sémantique est un abus de sens, il s’apparente à une tromperie. On serait bien inspiré d’en revenir à la lettre et à l’esprit de la loi. A savoir : un bourgmestre empêché ne peut plus exercer ses fonctions, point. Ce serait utile de clarifier ça, de le préciser dans la législation » (Marcel Cheron, Ecolo, source levif.be du 28/09/12).

A cette séance du conseil communal, présidée par la bourgmestre empêchée, nous avons pu vivre des échanges imposés par le code de démocratie locale….En effet, la présidente ne peut user de son titre de bourgmestre pour monopoliser et cadenasser le débat, il faut PARTAGER.

L’extra-ordinaire de cette séance fût certainement l’émergence d’un semblant de « débats politiques », voire, restons réalistes, de simples échanges verbaux entre échevins de la majorité et conseillers communaux de l’opposition. En regard de nombreuses séances déjà vécues à Jurbise, c’est un progrès significatif. Cette émergence se fit hélas dans la douleur et au prix d’échanges parfois vifs et brutaux. Attitudes que certains auront l’audace de draper de cette nécessité de : « viriliser un débat qui viendrait des tripes, d’une conviction viscérale de défendre avec cœur son idéal de société aux profits de ses citoyens…. ».

Nous, en tant que citoyens, nous aurions tendances à dire : « Laissons nos viscères en paix ! ».

En ce 10 février 2015, nous avons presque assisté à l’expression spontanée de l’avis d’un élu sur une question posée. Plus cocasse, nous avons pu lire dans les yeux d’un autre cet appel « au secours », adressée à la bourgmestre empêchée… devant une question dont il pensait (à tort ou à raison) ne pas maîtriser la réponse.

Dernières visions qui semblent démontrer, comme pour d’autres précédents de ce type, que le bourgmestre empêché est bien présent et que ses fonctions ne seraient exercées que par un prête-nom…. Le code de la démocratie locale est encore perfectible. M. Crucke, aidez-nous !

Ce Conseil Communal, qui fut beaucoup plus long que d’habitude – 30 minutes, c’est vous dire – a fait naître en nous une pâle lueur d’espoir. L’espoir de penser que progressivement chaque élu retrouvera voix et voie.